Départ Comité

Après plus de 20 ans au comité, il est temps pour moi de passer la main.
Comment en suis-je arrivé là ? J’étais passionné par mes chiens. D’abord chasseur de lièvre avec quelques chiens de toutes races, je suis passé à la chasse du sanglier en 1977 lorsque je suis arrivé en Dordogne. J’ai eu mon premier Gascon en 1981 Socrate, frère de Soleil. J’adhérais au club du bleu en 1986. J’ai participé en tant qu’exposant à quelques grands rendez-vous : Rochechouart en 1987 d’où j’ai ramené une superbe lithographie qui décore mon séjour, à Sorges en 1990 avec l’association « Hardy Virelade » que j’avais créée avec quelques collègues de chasse, à Egletons en 1994, ou à Maurens en 1998.
J’avais fait la connaissance de Franck Lévêque alors que j’habitais en Charente Maritime. Je lui avais acheté des anglos puis, ultérieurement Socrate. Il m’avait confié avoir recréé le Petit Gascon à la demande de M. Bachala et ce, à partir de Français noir et blanc,. Certains de ses chiens manquaient de gorge et de coffre, la poitrine n’atteignait pas toujours le coude.
Un jour d’exposition à Périgueux, au cours du pique-nique collectif, Il m’a présenté Gérard Thonnat présent parmi nous. Comment fit ce dernier pour orienter la conversation ? Il m’a amené à dire qu’en tant qu’instit, à l’époque, je m’étais formé à la tenue d’un journal scolaire. Cette idée a fait son chemin dans sa tête ? Il m’a demandé si j’étais prêt à mettre mes connaissances au service du club. Pourquoi pas ! pour cela, il fallait faire partie du comité.
J’ai donc présenté ma première candidature au comité en 1999 à Lavelanet de Comminges, Je n’ai été élu qu’en 2001 à Villefranche de Rouergue en remplacement de M. Lagarde. Je devais suppléer Anita Dumont à la revue. Je tiens particulièrement à saluer l’énorme travail réalisé par elle qui composait la revue en « couper-coller » au sens strict du terme. Elle découpait les résultats des catalogues d’expositions pour les coller sur sa page qu’elle complétait à la machine à écrire. L’informatique n’était pas sa tasse de thé.
En 2000, Christophe Rebinguet, voisin à quelques kilomètres de chez moi et que je remercie ici, m’avait proposé sa place de délégué régional Aquitaine
J’ai assumé la revue pendant des années, les résultats nous parvenaient manuscrits, il fallait tout dactylographier. Dans un premier temps en simple saisie puis grâce au logiciel dictaphone… système courant maintenant sur nos smartphones. J’ai passé des heures au bureau à parler à haute voix à ma machine.
En plus de la revue, suite à une sélection à la coupe de France entraînant la remise en route de Gaston Phoebus, un certain M.Girod, prof d’informatique à Grenoble ayant présenté un site Internet réalisé par ses élèves, démissionnait du club. On m’a proposé de prendre la suite. Je n’y connaissais rien et me suis heurté à une fin de non-recevoir à ma demande d’aide auprès de M. Girod. Des nuits à apprendre.
Puis ce fut le départ de Yves Chabrillat qui s’occupait des adhésions. Là aussi, le fichier fourni était peu adapté, il m’a fallu chercher la meilleure solution pour gérer une telle quantité de données. Access me parut être le logiciel idéal pour la création d’une telle base. Je ne connaissais pas et il m’a fallu l’étudier…Je crois que j’ai réussi à créer un outil me permettant de répondre à n’importe quelle sollicitation. Compliqué, mais complet.
J’ai aimé ce club et m’y suis donné sans compter. Beaucoup de temps passé, beaucoup de travail dans l’ombre, parfois pour rien, comme on me l’a dit une fois.
Ce sont donc mes chiens qui m’ont conduit au club ! ils m’ont apporté tant de bonheur et ce depuis plus de 40 ans ! Après Socrate et Tango, je me suis efforcé de conjuguer le beau et le bon. J’y étais presque arrivé, aidé en cela par mon ami Louis Arnal qui chassait le sanglier en Aveyron avec une grosse meute de Gascon mais sans papiers.
A l’époque, en tant qu’instituteur, je cherchais à sensibiliser mes élèves à la chasse. Je participais avec eux à certaines actions avec la fédération départementale des chasseurs de la Dordogne par exemple en replantant des haies dans leur domaine expérimental. J’ai cherché en vain à les emmener en classe de découverte dans un équipage de Vénerie. C’est à ce moment-là que j’ai fait la connaissance de Loulou, en cherchant l’origine d’une chienne qui provenait d’un de ses voisins. Il avait un centre équestre et accueillait des colonies de vacances pendant l’été. J’avais ce que je cherchais : un hébergement pour ma classe et des activités autour de la chasse (cheval et parc de chasse avec ses chiens) Nous sommes devenus amis. Il m’a fait connaître de nombreux « Gasconniers » dont Maurice Chastel, Jean Marie Rayssac ou Jean Paul Mas, comme lui grand utilisateur de Gascon, et chez qui j’ai chassé de nombreuses années. Il m’a présenté Pierre Salomon, Jean Lanau et autres éleveurs, que nous avons côtoyé ensemble et grâce à lui, je me suis enrichi de leurs connaissances.
J’ai pris mon affixe « Les sources de la Lidoire » en 2007.
J’ai toujours gardé en tête ce que je devais à mes chiens et ce que je devais faire pour eux. Je revendique d’ailleurs être en partie à l’origine du changement de standard. Un jour Eric Cousinie m’a demandé ce qui faisait que le petit Gascon était en faible effectif. Sans hésiter, je lui ai dit « c’est la taille. Depuis l’harmonisation des tailles à Sorges en 1990, Il se fait n’importe quoi pour rester en dessous de ce qui sort naturellement. » Un non-sens appuyé par les dirigeants. Ils avaient essayé en vain une société d’encouragement. Un chien y a particulièrement reproduit : Galopin avec ses oreilles plates et épaisses que l’on a retrouvé des générations suivantes.
La suite, Eric Cousinie, Christian Crouzet, M. Triquet … et le Gascon est remonté dans les naissances. Ça n’a pas fait l’unanimité mais force est de constater le résultat. On a beaucoup reproché à C. Crouzet de vouloir favoriser un éleveur, je crois que lui aussi pensait d’abord au bien fait à la race. La plupart de ceux qui étaient contre ce changement ne reviendraient pas en arrière à part certains juges nostalgiques et quelques adeptes du Gascon-Anglo.
Voilà, Le club, a beaucoup compté pour moi.. Je m’y suis fait quelques amis. J’en ai été Vice-Président depuis 2012, laissant le poste en 2022 dans l’intérêt de l’avenir du club. Mais maintenant, il est temps. Il faut savoir tourner la page. L’âge, l’usure peut-être, la maladie, sans doute un peu. Je n’ai plus le même goût face à la tâche. Je ne peux plus imposer à ma chère épouse des trajets qu’elle effectue avec plaisir mais au cours desquels je ne peux presque plus la relayer. J’ai trouvé un successeur, j’espère qu’il vous conviendra. Je garderai un œil attentif sur ce club. Pendant quelques temps, s’ils le souhaitent, je continuerai à informer mes successeurs dans les fonctions que je tenais. Je suis certain que quelques éléments solides continueront à faire la notoriété de ce grand club. Je tiens à dire pour avoir fonctionné avec et pour eux, que, quels qu’ils soient, quels qu’aient été leurs défauts aux yeux de certains, tous les présidents successifs ont contribué à sa renommée le tenant souvent à bout de bras face à l’ambition de certains membres, la force d’inertie de beaucoup d’autres, et à la contestation systématique de nombre d’entre eux. Qu’ils en soient remerciés, sans oublier les épouses qui subissent parfois notre passion et notre engagement.
Que le club vive !

Bonsoir.
Comme vous le savez, je suis beaucoup plus à l'aise avec un clavier qu’avec un micro. Je serai donc bref.
Vous avez pu lire mon curriculum sur la dernière revue, je ne vais pas vous remettre ça.
Je veux seulement vous remercier de m’avoir accepté comme un des vôtres. Merci à vous adhérents et merci aux différents membres du comité avec lesquels j’ai eu le bonheur de travailler Vous m’avez mis désormais aux membres d’honneur, c’est pour moi que cela a été un honneur de partager avec vous ces quelques années.
Le club est une grande famille. Des membres différents la composent : des petits, des grands, des bassets, des poilus, des blancs, des noirs… certains auraient tendance à vouloir voler de leurs propres ailes mais comme dans toute famille, l’union fait la force, la solidarité des plus forts est là pour aider les plus faibles.  Gardez cette famille unie. Et qu’elle survive longtemps.
Comme dans toute famille il y a une histoire. Celle de nos races est relativement récente puisqu’elles ont presque toutes été reconstituées après la guerre pendant laquelle les chiens n’avaient pas été conservés. Pour recréer ces races les éleveurs se sont appuyés sur des écrits anciens. Il faut continuer d’écrire cette histoire pour les générations à venir... C’est le club qui s’en charge avec les récits de vie des chiens par les résultats aux expositions, aux épreuves, avec les pedigrees et leurs confirmations.
Les pedigrees permettent de remonter de quelques générations et mêmes incomplets, même masqués par certains qui voudraient faire croire qu’ils sont à l’origine de la race, on sait qu’il y a eu des géniteurs avant, avec leurs bagages génétiques que les progrès de la science permettront bientôt de connaître…
En déclarant vos portées, en inscrivant vos chiens, vous écrivez l’histoire, Merci à vous tous, merci aussi à Colette qui a participé avec moi à l’écriture de notre histoire.